Comment progresser en lecture à l’école primaire ?
La lecture est essentielle tout au long du parcours scolaire d’un élève et dans toutes les disciplines. Elle conditionne ainsi sa réussite scolaire.
Il est alors important de développer de bonnes habitudes de lecture dès la primaire. En plus de faciliter l’apprentissage, ces habitudes transforment l’enfant en « lecteur à vie ». En tant qu’enseignant, vous avez votre rôle à jouer pour lui transmettre le plaisir de lire. En effet, certaines activités et pratiques permettent de progresser significativement en lecture.
Voici comment progresser en français et en lecture à l’école primaire.
Les difficultés en lecture des élèves en France
A propos du niveau des jeunes en lecture, les résultats sont alarmants et montrent les effets néfastes de l’exposition aux écrans.
Une étude du Centre national du livre (CNL) révèle que 20% des jeunes entre 16 et 19% ne lisent jamais intentionnellement. Pourtant, le chiffre est de 7% chez les enfants de 7 et 12 ans. L’étude démontre également que les filles sont plus assidues que les garçons.
Ceux qui lisent déclarent consacrer 19 minutes en moyenne à cette activité par jour. En comparaison, ils passent trois heures et onze minutes sur les écrans. L’étude établit ainsi un lien entre l’exposition à l’écran et le désintérêt pour les livres avec l’âge. Heureusement, des ouvrages comme les mangas et les comics encouragent les plus jeunes à apprécier la lecture.
De son côté, une étude de la DEPP a montré que 11,8% des jeunes qui ont participé à la journée défense et citoyenneté présentent des difficultés importantes en lecture. Cependant, ces difficultés sont corrélées avec le niveau d’étude.
Ces chiffres démontrent qu’il est important de transmettre l’amour de la lecture dès le plus jeune âge. Ceci réduit le décrochage à l’adolescence. L’usage des supports numériques constitue également une piste à explorer. En effet, cela permet de concilier écran et lecture. Dans tous les cas, les enseignants ont leur rôle à jouer pour faire progresser les élèves.
Leur donner des dictées de niveau primaire est-il une bonne solution pour améliorer le niveau global ? Le débat reste ouvert.
Comment apprendre à lire aux élèves en primaire ?
Plusieurs courants académiques ont développé leur propre stratégie d’enseignement de la lecture. Si les moyens sont différents, l’objectif reste le même : apprendre à lire.
La méthode globale
Popularisée dans les années 1970, elle est aujourd’hui désuète et a même été supprimée des programmes scolaires par le ministère de l’Education Nationale. Elle consiste à apprendre les mots dans leur globalité sans aller plus loin dans l’analyse.
La méthode syllabique
Elle s’oppose à la méthode globale dans son approche visant à apprendre les sons qui forment les syllabes, puis les mots. L’apprentissage par les sons est adapté aux lecteurs débutants comme les élèves en primaire.
La méthode mixte
Certains enseignants mélangent les deux méthodes.
Cela permet aux enfants de reconnaître facilement un mot en entier tout en le décomposant en syllabes.
Pourquoi la lecture est importante en primaire ?
Les difficultés de lecture poursuivent les enfants jusqu’à l’âge adulte. Ces personnes cherchent à tout prix à éviter les situations où elles doivent lire. Et si d’autres s’en sortent, ils ne parviennent pas à décoder le sens d’une phrase.
Cette catégorie de personnes est appelée « analphabètes fonctionnels ». Elles ont fréquenté l’école, mais présentent un faible niveau d’écriture et de lecture. C’est pourquoi il est primordial d’apprendre la lecture dès la primaire.
Dans ce contexte, les enseignants font face à deux défis pour faire progresser les élèves en lecture. La première est la fluidité. La seconde est la capacité à faire des inférences.
La fluidité désigne l’habileté à lire un texte sans faire de faute à une vitesse raisonnable. Lorsqu’un élève arrive à lire de manière fluide, cela signifie généralement qu’il comprend le texte. Plusieurs études ont démontré le lien entre la fluidité et la compréhension.
A mesure que l’élève maîtrise les ponctuations et arrive à décoder les mots avec précisions, son cerveau se concentre alors sur la compréhension du sens. Il faut noter néanmoins que certains élèves réussissent à lire avec exactitude sans comprendre le texte.
C’est là que les inférences interviennent.
Il ne suffit pas de décoder les symboles et lire les syllabes correctement. Le travail de lecture consiste également à comprendre les informations que l’auteur souhaite partager dans son livre. Progresser en lecture va alors plus loin que la simple compréhension écrite, elle permet de développer les compétences suivantes :
- Donner des explications,
- Faire une prédiction en s’appuyant sur les informations dans le texte,
- Résoudre un problème posé par l’auteur,
- Comprendre les anaphores dans l’usage des pronoms,
- Établir des liens avec sa propre expérience.
Maîtriser la lecture ne se limite pas à déchiffrer des mots, mais implique aussi de développer la richesse lexicale, des compétences de compréhension et d’inférence qui permettent à l’élève de donner du sens au texte.
Comment améliorer la fluidité de lecture des élèves en primaire ?
Les difficultés en lecture représentent un obstacle à la compréhension du texte.
Lorsque l’enfant arrive à distinguer les lettres et décoder les mots correctement, il libère une partie de ses ressources cognitives à comprendre le sens des mots. En tant qu’enseignant, vous ne pouvez donc pas analyser un texte ou poser des questions si la classe lit encore de manière laborieuse.
Au-delà de la compréhension, la fluidité constitue une source de motivation pour les élèves. Plusieurs méthodes permettre d’atteindre cette fluence de lecture.
La relecture
Plusieurs ouvrages ont démontré que multiplier les occasions de pratique de lecture orale constitue le meilleur moyen d’améliorer la fluidité. Après une première lecture, il est normal que cela soit encore saccadé. Certains enseignants privilégient l’exercice en chœur pour motiver les enfants pendant cette phase de découverte.
Pour mesurer la fluidité, vous mettez en place un chronomètre et un tableau. Chaque enfant passe un à un pendant que l’enseignant mesure son temps de lecture. On revient sur le même texte dans les prochains jours pour constater la progression en réduisant le temps de lecture.
On considère que l’enfant est autonome lorsqu’il arrive à décoder 95% des mots. Vous pouvez ainsi passer à un autre texte et recommencer l’exercice.
Les exercices en groupe
Vous pouvez aussi diviser la classe en groupe de deux pendant un cours : un habile et un non habile en lecture.
Chaque élève possède une copie de l’extrait et doit le lire à haute voix ensemble.
Cette approche permet à l’élève plus à l’aise de soutenir son partenaire.
En considérant l’écart de niveau entre les deux, vous donnez des instructions au plus fort sur quand et comment aider celui en difficulté.
Vous pouvez par exemple lui suggérer d’attendre quelques secondes avant de lire un mot, le temps que l’autre arrive à le décoder. Pour former les duos, le professeur doit dresser une liste des meilleurs élèves en lecture et les moins habiles.
Lecture d’une histoire enregistrée
Cette démarche implique l’utilisation d’un support audio tandis que chaque élève possède une copie de l’extrait. Chaque élève doit lire le texte à voix haute en simultanée avec l’enregistrement audio.
Vous devez l’encourager à utiliser son doigt pour mieux suivre chaque mot.
Si vous avez du mal à trouver des ressources enregistrées à la bibliothèque, vous pouvez faire vous-même les enregistrements des histoires qui les passionnent. Les parents peuvent également faire cet exercice à la maison pour améliorer la fluence de lecture.
Lecture en écho
Cette méthode n’est pas nouvelle et a déjà fait ses preuves pour surmonter les difficultés de langage.
De plus, elle ne requiert aucun support ou outil en particulier. Le professeur est ici l’acteur principal de l’exercice. Il lit le texte à haute voix avec l’intonation adéquate et le respect des ponctuations. La classe fait écho en lisant le passage de la même manière.
Cette méthode est indiquée notamment pour les lecteurs en difficulté. Ecouter un modèle de lecture fluide les encourage à l’imiter. L’exercice se conclut par une lecture autonome pour chaque enfant.
Comment développer la compréhension en lecture ?
Comprendre un texte fait partie des compétences qui accompagnent l’élève tout au long de son parcours scolaire. Il s’agit d’une démarche complexe que les enseignants doivent mettre en place dès la primaire. Ils peuvent adopter les stratégies suivantes en cours :
L’appétence pour la lecture
Les élèves qui vouent une passion pour les livres sont les plus habiles en lecture. Non seulement les livres leur permettent d’enrichir leur vocabulaire mais ils ont également un impact bénéfique pour les capacités rédactionnelles.
Le choix des livres et des auteurs est essentiel pour transmettre cet amour de la lecture. Pour que l’exercice procure du plaisir, vous pouvez leur proposer des histoires insolites par exemple. Plus l’exercice devient facile pour eux, plus ils auront envie de découvrir d’autres textes plus complexes en cours.
C’est logique : pour enseigner la grammaire à un élève, il vaut mieux l’inciter à lire qu’à apprendre des règles par cœur.
Faire un arrêt à chaque mot incompris
C’est ici que la fluidité montre ses failles.
L’élève peut lire correctement le texte à une vitesse raisonnable, mais il a du mal dans le décodage de certains mots complexes. Vous lui demandez de souligner ou de colorer ces mots et d’y revenir après la lecture. Il suffit parfois de relire la phrase entière pour réussir leur décodage.
Encourager les élèves à regarder les images
La littérature jeunesse se démarque par la richesse des illustrations. Elles contribuent le plus souvent à comprendre le texte. Les élèves peuvent ainsi établir un lien entre l’histoire qu’ils lisent et les photos.
Relire plusieurs fois
C’est ici que se rejoignent la fluence et les inférences.
C’est en répétant plusieurs fois le texte que l’élève découvre de nouveaux détails essentiels à sa compréhension.
En somme, la lecture détient un rôle majeur dans l’apprentissage du langage.
Lire permet aux enfants de découvrir les styles d’écriture, d’assimiler inconsciemment des sons, d’enrichir leur vocabulaire, etc.
Cette meilleure compréhension a un impact sur la production écrite. Elle est l’un des outils qui favorisent le développement des compétences en écriture. Les parents ont évidemment leur rôle à jouer dans cette progression en lecture.
L’Unicef préconise de donner un exercice de 10 à 15 minutes par jour à la maison. La lecture peut se faire à travers des jeux pour motiver l’enfant.
Bon courage !