Comment enseigner le français à l’école primaire ?
Le français est la matière la plus importante du cursus scolaire d’un enfant. Les cours de français au primaire permettent à l’élève de comprendre un énoncé en mathématiques, une étude en biologie ou d’apprendre l’histoire-géographie.
Les cours de français constituent ainsi la clé de la réussite scolaire et de la poursuite des études supérieures. Or si l’on se fie aux évaluations organisées à chaque rentrée, les élèves en primaire éprouvent des difficultés dans la compréhension des mots et dans l’écriture. Dans ce contexte, comment enseigner le français à l’école primaire ?
Comment enseigner la dictée à l’école primaire ?
Plusieurs recherches académiques ont démontré que plus un enfant lit et écrit, plus il améliore son niveau en français.
La dictée de primaire est un exercice qui permet de développer les facultés en écriture et en lecture. Pourtant, elle a été délaissée ces dernières années. L’épreuve de dictée n’occupe que peu de place dans les évaluations nationales. Le texte fait en moyenne 70 mots, soit entre 5 et 6 lignes, ce qui est peu.
Néanmoins, cet exercice tant redouté par les élèves retrouve ses lettres de noblesse. De nombreux établissements scolaires donnent encore des dictées à faire aux élèves en cours de français. Cet exercice mobilise les compétences dans tous les domaines : orthographe, conjugaison et grammaire. Mais comment s’y prendre pour favoriser le progrès des élèves ?
Quels sont les enjeux de la dictée ?
La dictée remplit deux objectifs selon la forme que vous choisissez. Elle peut être un support d’apprentissage d’une nouvelle leçon. Elle constitue également un outil d’évaluation des acquis en grammaire et en orthographe.
Une dictée quotidienne en cours de français permet aux élèves de s’entraîner en orthographe. Mais puisque l’exercice peut prendre du temps, privilégiez un texte court.
Quelles sont les différents types de dictée ?
On peut distinguer deux catégories de dictée. La première vise à découvrir une leçon, la seconde consiste à évaluer les élèves.
Voici les formes de dictée à faire en cours de français :
- Préparée : le professeur consacre un temps à un cours de grammaire ou d’orthographe pour préparer les élèves. Après la dictée, il est également possible de s’attarder sur la correction avant de faire à nouveau l’exercice,
- Problème : l’exercice porte sur une phrase pour soulever une notion à étudier par la suite. La dictée sert alors de point de départ du cours de français,
- Enchainée : elle se déroule quotidiennement pour étudier un mot en particulier. L’enseignant dicte une phrase, et il change chaque jour de phrase sauf le mot étudié,
- A quatre temps : dictée d’un texte court sans préparation. Les élèves effectuent ensuite une autocorrection. Le professeur donne des explications, revient sur des leçons si nécessaire. La classe refait la dictée qui sera cette fois notée.
Pour une évaluation, on privilégie les formes suivantes :
- Dictée de départ : qui intervient en début d’année pour identifier les difficultés et les besoins de chaque élève,
- Dictée à points cumulés : la méthode permet de noter uniquement les notions étudiées. Le professeur identifie par exemple dix mots. A chaque réussite, l’élève gagne 2 points. Les autres erreurs dans le texte sont corrigées, mais n’affecte pas la note,
- Dictée à trous : les élèves doivent écrire les mots qui sont absents de la phrase. Cette méthode permet également de cibler une leçon étudiée,
- Dictée de contrôle : elle évalue les acquis des élèves pendant une période. Le sujet traite des points qui sont déjà étudiés en classe.
Il est important néanmoins de varier les types de dictées en fonction de la compétence visée. L’enseignant doit également définir une méthode pour noter les élèves sans les décourager. Les notes négatives ont tendance à les démotiver.
Comment enseigner le vocabulaire à l’école primaire ?
En primaire, enseigner le vocabulaire aux enfants n’est pas forcément simple car tous n’ont pas un niveau homogène. Le vocabulaire représente un outil essentiel pour communiquer avec le monde extérieur. Il permet à un individu de formuler ses pensées avec précision.
Selon le linguiste Bentolila, « lorsque les mots précis manquent aux élèves, c’est le sens qu’ils tentent de donner au monde qui s’obscurcit ». La richesse du vocabulaire est autant essentielle en écriture qu’en lecture.
Cela démontre bien la place importante du vocabulaire dans le parcours scolaire.
S’il n’arrive pas à décoder plusieurs mots dans un énoncé, alors l’enfant aura du mal à suivre les cours dans les autres matières. A la fin du primaire, le vocabulaire d’un enfant est censé être d’environ 6 000 mots.
Pourtant, il existe une grande disparité entre les meilleurs élèves et ceux en difficulté : de nombreux élèves sont encore loin de maîtriser les 6 000 mots en fin de cycle primaire..
Le rôle essentiel des enseignants dans l’apprentissage du vocabulaire
Au-delà des méthodes pédagogiques à mobiliser en cours, les enseignants jouent un rôle essentiel dans leur efficacité. Ce sont eux qui choisissent les ouvrages et les auteurs à étudier. Ils doivent choisir un extrait qui permet à leur classe de découvrir de nouveaux mots.
La réforme des programmes de 2008 encourage l’apprentissage du français à travers de nombreuses activités à l’école. Les élèves apprennent ainsi un vocabulaire spécifique à une activité, comme une classe verte par exemple.
Enfin, notons le rôle de modèle de l’enseignant. Il doit donc s’exprimer avec un vocabulaire juste et précis que les élèves pourront imiter facilement.
Les méthodes pour mémoriser facilement les mots
Il n’existe pas une technique, mais une pluralité de méthodes pour enseigner le vocabulaire :
- Les techniques visuelles : plusieurs études ont démontré leur efficacité en mémorisation. L’enseignant s’appuie sur des flashcards avec des images. Les élèves mettent un mot sur chacun d’entre eux. On peut aussi privilégier les ouvrages remplis d’illustration qui favorisent la compréhension des mots,
- Lire : le fait de lire permet à un enfant de découvrir de nouveaux mots. Pour les encourager à développer un plaisir pour la lecture, l’exercice en groupe est l’idéal,
- Le mot du jour : chaque matin, la classe apprend un nouveau mot qui pourra être réutilisé dans une activité.
C’est uniquement par la pratique que l’enfant enrichit son vocabulaire. Pour varier les exercices, d’autres supports comme les chansons sont l’idéal.
Comment enseigner la grammaire en primaire ?
Le français n’est pas la langue la plus facile à apprendre en raison de ses règles grammaticales et orthographiques. Entre la concordance des temps, l’accord des adjectifs et la conjugaison, maîtriser la grammaire au primaire est un gros défi pour un enfant.
Les études de la DEPP mettent en exergue une grande disparité entre les élèves. 90% de ceux issus d’un milieu social favorisé maîtrisent les programmes scolaires à la sortie du primaire. A l’inverse, 70% de ceux issus d’un milieu modeste n’ont pas le niveau.
Que dit le programme du primaire sur la grammaire ?
L’apprentissage de l’écrit commence à partir du cycle 2. Au cours de ce cycle de trois ans, les élèves découvrent les fondamentaux de la langue française à travers la lecture et l’écriture. A la fin du cycle, ils doivent reconnaître les éléments qui constituent une phrase : sujet, verbe et complément. Ils comprennent également l’usage des déterminants, du genre et du nombre.
Le cycle 3 est le cycle de la consolidation des acquis. C’est là qu’on approfondit la structure grammaticale et les règles orthographiques du français. Cependant, de nombreux élèves n’ont pas le niveau attendu en fin de cycle pour l’entrée au collège.
Quelle méthode pour enseigner la grammaire ?
Plusieurs courants académiques ont mis en avant des approches diversifiées pour enseigner le français aux élèves. Les plus populaires d’entre elles sont l’approche inductive et l’approche déductive.
L’approche déductive renvoie à un enseignement en partant du général vers le particulier :
- L’enseignant donne la leçon,
- Il illustre la règle à travers des exemples,
- Les élèves mettent en pratique dans un exercice,
- La classe corrige et l’enseignant donne des explications supplémentaires si nécessaire.
L’approche inductive suit le chemin inverse :
- Les élèves passent par une phase d’observation, ils identifient eux-mêmes le point grammatical,
- Ils formulent des hypothèses,
- L’enseignant corrige ou valide,
- Les élèves apprennent une nouvelle règle grammaticale.
Certains courants ont tendance à les opposer. Pourtant, les deux approches sont complémentaires.
L’approche inductive propose un apprentissage plus dynamique grâce à la participation des élèves. De son côté, l’approche déductive est plus rassurante et permet aux élèves de revenir sur des notions qu’ils n’ont pas comprises.
Comment progresser en lecture à l’école primaire ?
Les compétences en lecture conditionnent la réussite scolaire d’un enfant. Ce dernier en aura besoin dans toutes les matières. De plus, le fait de lire favorise également le développement de la culture générale.
En tant que parent, vous devez donc faire en sorte que votre enfant puisse progresser en lecture toute au long de l’année.
Pourtant, les jeunes Français manifestent des difficultés en lecture dès le cycle 2 de l’école primaire. Or ces lacunes se poursuivent ensuite souvent à l’adolescence. Les experts expliquent ce phénomène par une forte exposition aux écrans et un désintérêt croissant pour les livres. Il vaut mieux donc transmettre l’amour des livres dès le plus jeune âge.
Voici quelques conseils :
- La pratique reste le meilleur moyen pour progresser. Les élèves peuvent pratiquer un exercice quotidien dès le CP. A cet âge, ils commencent à distinguer les voyelles des consonnes. Cela pose déjà la base des règles orthographiques,
- Le choix des ouvrages et des extraits est crucial. L’enseignant peut varier les textes pour susciter l’intérêt. Il donne également des recommandations de livres à lire à la maison. Cela permet à l’élève de développer un plaisir pour la lecture,
- La relecture constitue une autre étape pour progresser. Si les élèves lisent encore avec hésitation, cela signifie qu’ils n’arrivent pas à décoder certains mots. C’est une fois la fluidité atteinte que leur cerveau peut se concentrer sur le sens.
Ces dernières années, plusieurs ouvrages mettent en avant la contextualisation de l’apprentissage. Il ne s’agit nullement d’un nouveau concept. Il permet aux élèves d’établir un lien entre une leçon et le milieu naturel.
Cela rend l’enseignement plus authentique. Au lieu de prendre des phrases qui sont rarement utilisées dans la vie quotidienne par exemple, l’enseignant choisit une phrase qui illustre une situation de tous les jours.