Alphabet Espagnol : Lettres, Signes et Prononciation !
L’alphabet espagnol et la prononciation des lettres et signes sont des éléments de base essentiels pour devenir hispanophone.
La bonne nouvelle, c’est que la langue espagnole utilise un alphabet latin, comme en français. Ce sera donc facile d’apprendre les lettres de l’alphabet et les signes espagnols. Toutefois, il y a quelques particularités à connaître, et qui sont propres à la langue espagnole.
Voici mon article « guide » pour maîtriser l’alphabet espagnol !
Alphabet espagnol : la prononciation et ses particularités !
Connaître les lettres espagnoles et leur prononciation permet d’écrire les mots espagnols et de pouvoir parler la langue.
Or pour nous les francophones, apprendre l’alphabet espagnol est plutôt facile.
La longue histoire romaine de l’alphabet espagnol
Il tire en effet son origine du latin vulgaire, un dialecte latin qui était utilisé par les classes populaires de l’Empire Romain occupant la péninsule ibérique, entre les 3ème et 1er siècles avant J-C.
Bien avant la chute de l’Empire Romain, certaines populations hispaniques conservent leur influence linguistique et culturelle : Basques, Cantabres, Celtes, Ibères, etc.
Mais en important la culture de l’écrit en Hispanie, les Romains ont massivement diffusé le latin et son alphabet.
Et après la domination romaine, les populations de l’actuelle Espagne subissent plusieurs influences : germaniques (Wisigoths et Goths) d’abord, puis arabes avec la conquête musulmane de la péninsule ibérique.
On estime que près de 4 000 mots espagnols sont directement empruntés de l’arabe !
Au cours des 9ème et 10ème siècles, le latin (encore largement utilisé par les peuples d’Europe à l’époque féodale) a progressivement dérivé vers des langues romanes autonomes : catalan, castillan, galicien, aranais, basque, asturien, aragonais, etc.
Une histoire très singulière qui a donné toutes ses particularités actuelles à l’alphabet espagnol !
Aujourd’hui, 98,5 % de la population d’Espagne parle le castillan, dont 74 % en langue maternelle.
L’alphabet espagnol : lettres et prononciation
Voici maintenant les 27 lettres de l’alphabet espagnol :
Lettre | Nom espagnol | Prononciation phonétique |
---|---|---|
A | a | /a/ |
B | be | /bé/ |
C | ce | /cé/ |
D | de | /dé/ |
E | e | /é/ |
F | efe | /éfé/ |
G | ge | /gé/ |
H | hache | /atché/ |
I | i | /i/ |
J | jota | /jota/ |
K | ka | /ka/ |
L | ele | /élé/ |
M | eme | /émé/ |
N | ene | /éné/ |
Ñ | eñe | /égné/ |
O | o | /o/ |
P | pe | /pé/ |
Q | cu | /cou/ |
R | erre | /érré/ |
S | ese | /ésé/ |
T | te | /té/ |
U | u | /ou/ |
V | uve | /oubé/ |
W | uve doble | /oubé doble/ |
X | equis | /equis/ |
Y | ye | /igriéga/ |
Z | zeta | /zéta/ |
Les 27 lettres de l’alphabet espagnol sont donc : a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, ñ, o, p, q, r, s, t, u, v, w, x, y, z.
Notez la disparition des lettres « ch » et « ll » depuis la réforme des normes orthographiques publiées le 5 novembre 2010 par l’Académie royale espagnole.
Hormis le n tilde (ñ), qui se prononce comme le « gn » dans le mot « gagner », les lettres sont similaires à l’alphabet français, il n’y a donc que leur prononciation qui change.
La prononciation en espagnol est facile : tout se prononce !
Les voyelles sont A, E, I, O, U et Y, comme en français.
Elles se prononcent comme en français. La difficulté provient donc de certaines consonnes, telles que C, CH, G, J, LL, Ñ, R, S, V, X et Z.
- J, la jota : se prononce comme un « r » raclé,
- R : se prononce comme un « r » roulé,
- S : se prononce comme le mot « masse »,
- V : se prononce comme un « b »,
- Z : se prononce comme un « s » tirant vers le « z ».
A vos fiches de vocabulaire espagnol !
Alphabet espagnol : tout savoir sur le n tilde !
Noté ñ, n tilde ou égné, il occupe une place à part entière dans l’alphabet espagnol.
Le n espagnol est un trait ondulé au dessus de la lettre n, et qui est une marque de l’évolution de la langue espagnole à travers l’histoire.
Il proviendrait du titulus, une inscription que les esclaves romains devaient porter sur le cou ou dans le dos.
Bien plus tard, le n espagnol aurait été utilisé pour s’adapter à la présence de mots étrangers à la langue latine.
Le n coiffé de son tilde (ñ) signifie l’abréviation d’une ancienne lettre « n », un double n altéré et tombé progressivement en désuétude pour simplifier les écrits et la langue.
Par exemple, le mot espagnol doña, qui se traduit en français par dame, maîtresse, femme noble : son latin est domina, or l’ancien mot serait donna.
Mais alors, comment se prononce cette lettre ?
C’est simple ! Le n tilde se prononce « nyé », « nya », « nyo », comme dans les mots « gagner », « châtaigner », « canyon ».
On le trouve dans de nombreux mots espagnols tels que « mañana » (lire « maniana »), « niña » (lire ninia), ou « señora » (lire seniora).
Et pour faire le n tilde sur un clavier ?
Il y a plusieurs méthodes.
Vous pouvez faire un copier-coller des lettres majuscule et minuscule du n tilde dans un texte rédigé en espagnol.
Mais pour être un peu plus autonome, je vous recommande plutôt la seconde option :
- Maintenir appuyée la touche « alt gr »,
- Pressez simultanément la touche 2 du pavé numérique du clavier d’ordinateur portable (où se trouvent les signes « é » et « ~ »),
- Relâchez et appuyez sur la touche « n » pour obtenir le ñ,
- Appuyez sur Shift pour obtenir le n tilde majuscule.
Sur Mac, le symbole vague se fait aussi en suivant la commande Option (Alt) + n. Accédez aux accents en restant appuyé sur la touche n.
Alphabet espagnol : le point d’interrogation à l’envers !
Voici maintenant un autre caractère typique de la langue espagnole : le point d’interrogation à l’envers !
Ce n’est pas une lettre de l’alphabet. Mais il vous faudra connaître ce signe espagnol pour bien écrire la langue.
Lors de mes premiers cours d’espagnol au collège, cela m’avait fait bizarre de voir un point d’interrogation à l’envers en début des phrases espagnoles.
Il faut bien reconnaître que ce n’est pas commun : prenons la phrase ¿Quieres beber un poco de agua ? (Veux-tu boire un peu d’eau ?).
Le tout premier point d’interrogation serait apparu pendant la dynastie des Carolingiens, vers les 8ème et 9ème siècles.
Mille ans plus tard, le Diccionario de la lengua castellana (1884) ajoute un point d’ouverture au point de fermeture.
La pratique a par la suite été standardisée par l’Académie royale espagnole.
Pourquoi mettre un ¿ avant le premier mot ?
L’intérêt de ce signe « ¿ » est qu’on peut voir en un coup d’œil qu’il s’agit d’une question, avant même de commencer à lire.
Dans la langue espagnole, l’écrit n’admet pas de distinction orthographique ou grammaticale entre la phrase interrogative et la phrase affirmative : en l’absence de signe « ¿ », la phrase « Quieres beber un poco de agua » devient une affirmation (tu veux boire un peu d’eau).
Cela change donc complètement le sens de la phrase écrite ! Je rappelle à ce titre que le ton et l’accentuation sont très importants en espagnol.
Le point d’interrogation à l’envers n’a donc d’intérêt qu’à l’écrit !
Alphabet espagnol : le point d’exclamation à l’envers !
Voici enfin le dernier signe typique de la langue espagnole : le point d’exclamation à l’envers.
Le signo de exclamación est, comme le point d’interrogation espagnol, ajouté en signe d’ouverture en début de phrase.
Il sert à l’écrit, pour exprimer l’émotion, l’étonnement et surtout l’intonation de la phrase espagnole.
Le point d’exclamation espagnol est également important pour identifier en un coup d’œil que l’on est en présence d’une phrase exclamative.
Le lecteur peut donc comprendre l’intonation à donner à la phrase dès le début, contrairement au français où il faut attendre la fermeture de la phrase.
Le point d’exclamation à l’envers s’emploie également dans les phrases complexes, afin de mettre une émotion, un sentiment ou un accent particulier sur une partie de l’action :
- ¡Que bébé tan hermoso! ¿Cómo se llama? (Que ce bébé est beau ! Comment s’appelle-t-il ?),
- ¡Qué preciosa es España! Me encantaría volver algún día (Comme l’Espagne est belle ! J’aimerais y retourner un jour).
Ce signe de ponctuation à l’envers aurait été utilisé pour la première fois vers la fin du XIVème siècle, dans un traité de médecine rédigé en latin.
Puis il aurait été standardisé par l’Académie royale espagnole, et il n’est enfin reconnu en tant que signe orthographique que depuis 2014.
Au fil des siècles, ce signe devient un des symboles de la langue espagnole, largement diffusée en Amérique Latine.
Pour la petite astuce, il n’est pas nécessaire d’ajouter un espace entre le point d’exclamation à l’envers et le premier mot de la phrase espagnole.
En espagnol, aucun espace n’est nécessaire avant ou après les signes de ponctuation.